La pression en matière de propagande subie par l’UE de la part de la Russie et des groupes terroristes islamistes est grandissante, avertissent les députés dans une résolution votée mercredi. La désinformation cherche à dénaturer la vérité, à inciter à la peur, à provoquer le doute et à diviser l’Union. Pour contrer les campagnes anti-UE, les députés suggèrent de renforcer la petite équipe de « communication stratégique » de l’UE et d’investir davantage dans la sensibilisation et l’éducation.

Un plus grand investissement dans les médias en ligne et locaux, le journalisme d’investigation et la maîtrise de l’information sont également des pistes suggérées par les députés.

« J’ai été chargée de décrire la propagande à la fois d’acteurs étatiques et non étatiques. Nous avons noté de nombreuses transformations. En ce qui concerne la Fédération de Russie, la situation est maintenant claire. Après l’annexion de la Crimée et l’agression dans la partie orientale de l’Ukraine par la Russie, de nombreux pays sont pleinement conscients de la désinformation et de la manipulation menées par ce pays », a déclaré le rapporteur Anna Fotyga (ECR, PL). « Ce rapport, au cours de sa préparation, a également été une cible de propagande hostile », a-t-elle ajouté.

La résolution souligne que l’Union européenne doit lutter contre les campagnes de désinformation et de propagande de la part de pays comme la Russie et d’acteurs non étatiques comme l’État islamique, Al-Qaida et d’autres groupes terroristes djihadistes violents.

La propagande hostile contre l’UE et ses États membres vise à dénaturer la vérité, à provoquer le doute, à diviser l’Union et ses partenaires nord-américains, à paralyser le processus décisionnel, à discréditer les institutions européennes et à susciter la peur et l’incertitude parmi les citoyens européens.

La Russie cherche à diviser

Les députés avertissent que le Kremlin a intensifié sa propagande contre l’Union européenne depuis son annexion de la Crimée et la guerre hybride dans le Donbass. Ils notent que « le gouvernement russe utilise un large éventail d’outils et d’instruments, tels que des groupes de réflexion […], des stations de télévision multilingues (par exemple, Russia Today), des pseudo-agences de presse et des services multimédias (Sputnik) [. …], des réseaux sociaux et des trolls Internet, afin de s’attaquer aux valeurs démocratiques, de diviser l’Europe, de s’assurer du soutien interne et de donner l’impression que les États du voisinage oriental de l’Union européenne sont défaillants ».

La résolution souligne que le « Kremlin finance des partis politiques et d’autres organisations au sein de l’UE » et déplore « le soutien russe des forces anti-UE » comme les partis d’extrême droite et les forces populistes.

L’État islamique cible l’UE

L’UE et ses citoyens étant des cibles majeures de l’État islamique, les députés demandent aux États membres de travailler plus étroitement pour protéger la société de ses campagnes de recrutement et renforcer la résilience contre la radicalisation. Ils suggèrent également de développer un discours pour contrer l’État islamique, « notamment en renforçant la position et la visibilité des érudits musulmans modérés qui jouissent de suffisamment de crédibilité pour délégitimer la propagande de l’État islamique ».

Connaissance de l’information

Pour contrer les campagnes anti-UE, les députés suggèrent d’investir dans la sensibilisation, l’éducation, les médias en ligne et locaux, le journalisme d’investigation et la maîtrise de l’information, ce qui permettrait aux citoyens d’analyser le contenu des médias de manière critique. Il est également important d’adapter la communication à des régions spécifiques, y compris l’accès à l’information dans les langues locales, indique le texte.

La résolution suggère également d’approfondir la coopération entre l’Union européenne et l’OTAN en matière de communication stratégique, de renforcer la task force de l’Union sur la communication stratégique, composée de 9 personnes, et de soutenir davantage les médias afin de protéger leur liberté et leur pluralisme dans les pays voisins de l’UE.

La résolution a été adoptée par 304 voix en faveur, 179 contre et 208 abstentions.

Source: Parlement européen