La mort du chef de la soi-disant «République populaire de Donetsk», Alexandre Zakharchenko, a entrainé une réaction immédiate dans les médias russes. Ils ont désigné l’Ukraine comme coupable, et prétendu qu’elle n’a pas besoin de paix ni des Accords de Minsk. A son tour, le président russe Poutine a rappelé un vieux slogan propagandiste affirmant qu’«il ne sera pas possible de mettre à genoux le peuple du Donbass».
Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, a déclaré sans tarder que le coupable de ce meurtre, c’est l’Ukraine. «Il existe toutes les raisons possibles de croire que le régime de Kiev est derrière ce meurtre, car elle a déjà utilisée des méthodes similaires pour éliminer les dissidents et indésirables», rapporte l’agence TASS en citant les propos de Zakharova.
Vladimir Poutine a commenté la mort de Zakharchenko de manière plus subtile, mais en laissant entendre la même chose au sujet des commanditaires de cet assassinat. «Le meurtre brutal d’Alexandre Zakharchenko est une nouvelle preuve que ceux qui ont choisi la terreur et la violence ne veulent pas chercher une solution pacifique au conflit, et ne veulent pas mener un dialogue crédible avec les habitants du sud-est. Ils misent sur une déstabilisation de la situation pour mettre à genoux les habitants du Donbass. Ils n’y arriveront pas», a dit Poutine.
Les autres hauts-fonctionnaires russes se sont exprimés dans un même sens. Bogdan Bezpalko, membre du Conseil des relations inter-ethniques auprès du Président de la Fédération de Russie, a déclaré pour TASS que le président ukrainien Petro Porochenko «ne devrait pas compter sur la réalisation du plan militaire pour reprendre Donbass après le meurtre de Zakharchenko, car sa place sera très vite occupée par d’autres gens». Vyacheslav Volodin, président de la Douma, a déclaré que ce meurtre «annule de fait les accords de Minsk».
Sputnik France et RT France ont consacré plusieurs articles à l’assassinat de Zakhartchenko, en profitant de l’occasion pour accuser Kiev et Washington de l’organisation de ce meurtre.
Sputnik France a créé un dossier pour couvrir «l’attentat de Donetsk» avec des articles comme «Les troupes ukrainiennes mises en état d’alerte après le meurtre de Zakhartchenko» ou «Un deuil de trois jours décrété en RPD après l’assassinat de Zakhartchenko».
RT France a diffusé à ce sujet plusieurs articles: «Le leader de la République autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakharchenko, tué dans une explosion», «Mort de Zakharchenko: Poutine dénonce un «assassinat perfide» visant à déstabiliser la région», «Le meurtre de Zakharchenko entraîne le conflit ukrainien «vers l’une des pires voies possibles».
Le journal en ligne Vesti.ru a affirmé que «le meurtre d’Alexandre Zakharchenko est une commande politique de Kiev qui utilise des méthodes terroristes dans la lutte contre les républiques du sud-est de l’Ukraine. Les exécutants n’ont pas été embarrassés par le fait que cette opération ait été prévue au centre de Donetsk. Des dizaines, des centaines de civils pouvaient être présents sur le boulevard de Pouchkine».
Des médias comme RT.com, «Zvezda», et NTV ont prédit l’aggravation du conflit. Par exemple, ces médias ont rapporté que «des troupes ukrainiennes se sont déjà positionnées le long de la ligne de contact» et que, prétendument, «les services spéciaux de l’Ukraine sont impliqués dans l’assassinat de Zakharchenko, avec l’aide des Etats-Unis».
Pour rappel, le dirigeant de la République Populaire autoproclamée de Donetsk, Alexandre Zakharchenko, a été tué le 31 août dans une explosion dans la région occupée de Donetsk. Dans ce contexte, les points de passage ont été fermés aux sorties de la «RPD».
