L’article qui reproche aux réfugiées ukrainiennes de « refuser des services sexuels aux Afro-Américains et aux Asiatiques » n’existe pas. La propagande russe se sert d’une publication largement modifiée de Vision Times, diffusée fin mars 2022. L’article original  signalait que la guerre en Ukraine exposait les femmes ukrainiennes au risque de la traite des êtres humains.

Les médias pro-Kremlin diffusent un texte selon lequel les Ukrainiennes qui ont fui à l’étranger en raison de la guerre, « refusent de rendre des services sexuels aux Afro-Américains et aux Asiatiques», démontrant ainsi leur racisme. Cette infox est diffusée par SMNews, Mria.news, tiraspol-news.ru, les chaines Telegram Ukraina.ru, «Gury_mood» et d’autres.

Capture d’écran: SMNews, Dzen.ru

En réalité, les médias russes diffusent une capture d’écran d’une version modifiée d’un article du média en ligne Vision Times publié le 24 mars. L’article, intitulé «Ukraine War Puts Refugee Women at Risk of Human Trafficking, Sex Predators» [« La guerre en Ukraine expose les femmes réfugiées à la traite des être humains et aux prédateurs sexuels » – ndlr] cite des militants européens et parle des risques élevés d’exploitation sexuelle des femmes ukrainiennes obligées de se réfugier dans l’UE après l’invasion russe à grande échelle.

Pour produire l’infox, les journaux en ligne russes et pro-russes ont modifié le titre de l’article, son auteur et sa date de publication pour leur capture d’écran.

Ainsi, le titre est devenu : «Ukraine refugees involved in sex work refuse to sleep with Black and colored people: The new face of European racism» («Les réfugiées ukrainiennes impliquées dans la prostitution refusent de coucher avec des personnes noires et de couleur: le nouveau visage du racisme européen») et décrit des cas de manifestations de «racisme sexuel» parmi des réfugiées ukrainiennes.

Capture d’écran: Vision Times, телеграм-канал Украина.ру

Ce n’est pas la première fois qu’une telle manipulation a lieu. Récemment, des internautes pro-russes ont publié des photos de jeunes filles de l’armée ukrainienne qui auraient eu des profils sur la plateforme de rencontres Tinder avec des «slogans nazis». StopFake a également réfuté d’autres fausses informations telles que: un réfugié ukrainien aurait dessiné une croix gammée dans un centre commercial au Royaume-Uni et le chef des forces armées ukrainiennes Valeriy Zaloujny porterait un bracelet « nazi ».