Par Tétiana Bots, pour Tyzhden.fr

« Contrairement à la pandémie de COVID-19, ni la crise du coût de la vie, ni la guerre en Ukraine n’ont entraîné une augmentation durable d’intérêt pour l’actualité », conclue la récente étude de l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme (Reuters Institute for the Study of Journalism, RISJ). Selon l’étude, la curiosité pour les informations est en baisse dans de nombreux pays du monde.

Un nombre de personnes interrogées qui suivent régulièrement l’actualité

« La baisse d’intérêt pour l’actualité se traduit principalement par une diminution de la consommation de contenus provenant des médias traditionnels et en ligne. La proportion de personnes interrogées qui déclarent n’avoir consommé aucune information provenant de sources traditionnelles ou en ligne (télévision, radio, presse écrite, internet ou médias sociaux) au cours de la semaine écoulée a encore augmenté cette année dans tous les pays », indique le rapport du RISJ. La plus grande proportion d’utilisateurs qui ne s’intéressent pas à l’actualité est enregistrée au Japon (17 %), aux États-Unis (12 %), en Allemagne et au Royaume-Uni (9 % chacun).

L’année dernière, les experts du RISJ ont attiré l’attention sur l’évitement sélectif de l’actualité. « Les éditeurs ont ouvertement parlé de la baisse du trafic sur le web et de la difficulté d’attirer l’attention du public sur des sujets tels que la guerre en Ukraine et le changement climatique. Nos données ont suscité de nombreuses discussions sur la nature exacte de l’évitement de l’actualité et, cette année, nous avons approfondi la question et examiné ce qui peut être fait pour y remédier. Les données de cette année montrent un niveau toujours élevé de cette façon de lire les nouvelles (il s’agit de personnes qui déclarent éviter activement les nouvelles – parfois ou souvent) », indique le rapport du RISJ. Selon l’étude de l’Institut Reuters, parmi les personnes qui évitent les informations, près de quatre sur dix (39%) ne lisent pas les actualités sur la guerre en Ukraine, sur la politique nationale (38 %), sur les questions de justice sociale (31 %), les actualités criminelles (30 %) et les actualités sur les célébrités (28 %).

Le nombre de ceux qui évitent les nouvelles sur la guerre en Ukraine (parmi ceux qui évitent les actualités)

Les experts de RISJ avancent que ces données ne reflètent pas un manque d’intérêt pour l’Ukraine de la part des pays limitrophes. Il s’agit davantage de la volonté d’utiliser le temps de manière rationnelle ou de protéger sa santé mentale des atrocités de la guerre. Il est possible que les personnes interrogées de ces pays croient être déjà suffisamment informés sur l’Ukraine par le biais de tous les médias, y compris via les réseaux sociaux.

Par Tétiana Bots, pour Tyzhden.fr