La nécessité d’enquêter sur les crimes de guerre commis par les troupes russes dans la région de Kiev a été exprimée par les Nations unies, Amnesty International et de nombreuses autres organisations internationales, ainsi que par les représentants de divers pays. Des centaines de journalistes du monde entier et des représentants de l’UE se sont rendus sur les lieux de la tragédie. Des preuves des crimes sont recueillies par des militants internationaux des droits de l’homme, des criminologues étrangers et des représentants de la Cour pénale internationale. 

Le Kremlin ne parvient pas à décider quelle position adopter face aux atrocités commises par ses troupes dans la région de Kiev. La machine de propagande a avancé diverses théories, allant des photos « mises en scène » au rejet de la responsabilité sur l’armée ukrainienne. Maintenant, il prétend également qu’il n’y a aucune volonté à l’étranger d’enquêter sur la tragédie de Boutcha.

L’ambassadeur adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitriy Polyanskiy, a déclaré qu’il n’était pas question de former un groupe d’enquête international « sur la provocation » de Boutcha. Il a ajouté « que par principe, nous ne croyons pas aux enquêtes « indépendantes » menées par l’Ukraine et les pays occidentaux. »

Capture d’écran – ukraina.ru

Ces déclarations de la Fédération de Russie sont malveillantes et mensongères. La communauté internationale s’attache à recueillir des preuves détaillées de l’identité des véritables responsables des crimes commis dans la région de Kiev et dans l’ensemble de l’Ukraine pendant le conflit.

Par exemple, 42 pays ont déjà poursuivi la Russie devant la Cour pénale internationale en raison de la guerre en Ukraine. Avec d’autres pays, le Royaume-Uni rassemble également des preuves pour la Cour. La France et l’UE apportent une aide financière et technique pour documenter l’enquête sur les crimes russes en Ukraine. Le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a confirmé qu’une équipe de l’agence chargée de l’enquête était déjà à l’œuvre en Ukraine.

« Au vu du nombre de pays intéressés par la condamnation de la Russie, il est probable que la Cour internationale de justice des Nations unies ne retardera pas le processus », a déclaré le Centre de lutte contre la désinformation relevant du Conseil national de sécurité et de défense (CNSD) de l’Ukraine.

Le 11 avril, des gendarmes français, à compétence technique et scientifique, a été déployé pour enquêter sur les crimes de guerre commis autour de Kiev. En outre, l’UE a alloué 7,5 millions d’euros pour former les procureurs ukrainiens aux méthodes d’enquête sur les crimes de guerre.

Par ailleurs, des représentants de l’UE, tels que la première ministre lituanienne Ingrida Šimonytė, le chancelier autrichien Karl Nehammer, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et bien d’autres, se sont rendus sur les lieux.

Des preuves des crimes commis à Boutcha sont également recueillies par le bureau du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et par Amnesty International.

Les journalistes de divers médias étrangers ont également documenté les conséquences de l’occupation russe. Par exemple, des journalistes du New York Times ont créé une carte des meurtres de civils à Boutcha. Ils ont documenté les corps de près de trois dizaines de personnes là où elles ont été tuées – dans leurs maisons, dans les bois, brûlées dans un parking vide, et ont vu plus de 100 sacs contenant des corps dans une fosse commune et dans le cimetière de la ville.

Capture d’écran- nytimes.com

Nous  rappelons que le contrôle de la région de Kiev a été repris sur les forces russes le 2 avril. De très nombreux cas de civils tués, torturés, violés et ainsi que des pillages ont été constatés dans les territoires libérés. Vadym Denysenko, conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, a déclaré à Radio Svoboda qu’au moins 400 personnes avaient été tuées à Boutcha.

StopFake avait déjà apporté un démenti à l’information selon laquelle les pertes civiles massives dans la région de Kiev auraient été mises en scène et des journalistes étrangers auraient confirmé qu’il n’y avait pas eu de morts ni d’exécutions à Borodyanka.