La Lituanie et l’Estonie sont les «seuls pays de l’UE» qui se sont opposés à la distribution de passeports russes dans les territoires occupés du Donbass et sont prêts à mettre dans l’embarras leur relations avec la Russie» à cause de ces faux papiers. C’est de cette façon que Rostislav Ischenko, un «analyste politique», commente les protestations exprimées par les ministères des Affaires étrangères de Lituanie et d’Estonie, à l’égard de la Russie. Selon ce «politologue», les autres États membres de l’UE ne s’intéressent guère de l’octroi illégal de la citoyenneté russe à des ukrainiens vivants sous l’occupation russe.

«La prise de décision de l’UE s’effectue sur la base d’un consensus, et il ne semble pas qu’il existe beaucoup d’intéressés par une rupture des relations avec la Russie», affirme Rostislav Ischenko. «Chaque état a le droit de décider tout seul à qui il délivre ses passeports. Ce n’est même pas un secret, qu’ils (les pays baltes – ndlr), souhaitent ardemment voir leurs pays occupés par la Russie depuis 30 ans. Ils organisaient des choses très méchantes pour provoquer une occupation», a déclaré Ischenko.

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Ce printemps, le président russe Vladimir Poutine a signé un décret sur l’obtention de la citoyenneté pour les résidents des territoires occupés. Les résidents de la Crimée annexée, qui ont quitté la péninsule, ainsi que les habitants du Donbass, et des territoires contrôlés par la  Russie étaient les habitants concernés par ce décret. Pavlo Klimkin, ministre des Affaires étrangères, a qualifié cette décision de Moscou d’une «étape d’une occupation par passeports». Le cinquième président ukrainien, Petro Porochenko, a déclaré que de cette manière, le Kremlin intervenait dans les affaires intérieures du pays et se lançait ensuite à la phase suivante d’agression contre l’Ukraine.

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En réalité, les partenaires internationaux de l’Ukraine ont au contraire immédiatement réagi à la décision illégale du Kremlin. L’ambassade des États-Unis en Ukraine a déclaré que le décret de Poutine est «absurde et déstabilisant», et Kurt Volker, représentant spécial des États-Unis dans les négociations concernant l’Ukraine, a souligné que la décision de Moscou était «provocante et allait à l’encontre des accords de Minsk». L’ambassadrice de France en Ukraine de l’époque, Isabelle Dumont, a également déclaré que cette décision de Poutine contrevenait totalement les accords conclus entre les parties. Les états de l’UE ont renouvelé leur appui à Kiev lors du sommet de l’UE de juin, condamnant ces actes.

Par ailleurs, Bruxelles prépare des mesures de rétorsion à l’encontre du Kremlin, suite à cette délivrance illégale de passeports aux Ukrainiens dans les territoires occupés. Comme souvent, les médias russes ont «oublié» d’en parler à leurs lecteurs.