La baisse du niveau d’eau dans le Dnipro n’est pas du tout causée par l’activité des autorités ukrainiennes mais par les tirs russes qui ont endommagé les écluses de la Centrale hydroélectrique de Kakhovka. Le 19 janvier, le Parquet régional de Zaporijjia a engagé une enquête pénale conformément à la partie 1 de l’article 438 du Code pénal d’Ukraine (Violation des lois et des coutumes de la guerre). Actuellement, on mène des actions primaires au niveau de l’enquête afin de déterminer la grandeur des dommages apportés à l’environnement.

Certains médias marginaux et les chaînes Telegram pro-russes diffusent des désinformations affirmant que l’Ukraine «a provoqué le désastre écologique» soit-disant en baissant le niveau d’eau dans le fleuve du Dnipro en aval de la ville de Krementchouk afin de le faire geler le plus vite possible. Les propagandistes écrivent que les Forces armées ukrainiennes préparent prochainement «une attaque» sur la région de Kherson et ont prévu de forcer le Dnipro dans la zone la plus gelée. En tant que «preuves», les internautes publient des différentes photos et vidéos où on voit des poissons morts et la baisse du niveau d’eau dans le fleuve Dnipro. 

Capture d’écran – t.me/ZeRada1

De plus, une chaîne Telegram intitulée «Légitime» et dont l’activité est liée aux services secrets russes, a diffusé encore une version selon laquelle « l’assèchement du Dnipro [serait] causé par l’accumulation de l’eau par les autorités ukrainiennes pour leurs propres centrales hydroélectriques».

Néanmoins, les deux versions des propagandistes ne correspondent pas à la réalité. 

La baisse du niveau d’eau dans le Dnipro n’est pas du tout causée par l’activité des autorités ukrainiennes, mais par les tirs russes qui ont endommagé les écluses (utilisées pour la gestion partielle et la fermeture totale d’eau, qui coule gravitairement – remarque de l’auteur) à la Centrale hydroélectrique de Kakhovka. C’est également ce qui a été déclaré par le Département de la protection de l’environnement de l’Administration militaire de la région de Zaporijia. 

Capture d’écran – zap.gp.gov.ua

Le 19 janvier, le Département de la protection de l’environnement de l’Administration militaire de la région de Zaporijia a publié les informations mises à jour sur l’évolution du niveau d’eau dans le fleuve Dnipro. Selon ce message, le niveau d’eau dans le barrage de Kakhovka baisse en permanence: il est actuellement mesuré à 14,6 m. En temps normal, ce paramètre doit être à 16,0 m.

« À cause des actions militaires et de l’activité terroriste de l’armée d’occupants, il est imposible de planifier et mener des travaux de réparations à la Centrale hydroélectrique de Kakhovka. Il faut tout enregistrer et calculer les dommages. Selon les données prévisionnelles, leur montant est déjà presque de 105 mln UAH. Les faits identifiés ont tous les traits du crime contre l’environnement. Le pays agresseur doit répondre pleinement pour ce crime»a dit le Chef de l’Administration militaire de la région de Zaporijia, Oleksandr Starukh. 

Maksym Bronzuk, le spécialiste en chef du Département de l’ichtyologie de l’Agence de pêche d’État de la région de Zaporijia, dans son commentaire à la chaîne de télé locale MTM Zaporijia, a rapporté que les écologues enregistr[ai]ent déjà une perte considérable des ressources biologiques aquatiques, la dégradations des conditions de l’hivernage des poissons, surtout dans les lits d’inondation du Dnipro où sont identifiés les lieux de l’accumulation des poissons morts. Si le niveau d’eau continue de baisser, cela augmentera le risque de l’asséchage des frayères et de la dégradation des conditions de la reproduction des ressources biologiques aquatiques. L’Administration militaire de la région de Zaporijia ajoute que la mort massive des ressources biologiques aquatiques peut également provoquer une épidémie d’infections dans les communes situées le long du Dnipro. Les poissons morts peuvent se retrouver dans les marchés spontanés et être dangereux pour la vie et la santé de la population.

Le 19 janvier, le Parquet régional de Zaporijia a déclaré qu’il avait engagé son enquête en réaction à la mort massive de poissons dans le Dnipro causée par le tir de l’Armée russe sur le barrage de la Centrale hydroélectrique de Kakhovka.

« Les détectives du Parquet écologique ont enregistré ce fait dans le Registre unifié des enquêtes préliminaires et engagé l’enquête pénale conformément à la partie 1 de l’article 438 du Code pénal de l’Ukraine (Violation des lois et des coutumes de la guerre). À présent, on met en oeuvre les actions primaires de l’enquête afin d’identifier le volume de dommages apportés à l’environnement », informe le site du Parquet.

Il est à noter que le 11 Novembre, la Russie a fait exploser une partie du barrage de la Centrale hydroélectrique de Kakhovka, suite à la capitulation des troupes russes sur la rive gauche du Dnipro. La vidéo de cette explosion a été publiée par les médias russes en accusant l’Ukraine «sur l’organisation du sabotage».

Auparavant, StopFake a démenti la désinformation sur «l’innondation par les Forces armées ukrainiennes de Kyiv dans l’attente de la nouvelle attaque de la Russie».